Livre 3, Fable 15LE CHIEN ET L'AGNEAU | Liber III, Fabula XVCANIS AD AGNUM |
1 Un Chien entendit bêler un Agneau parmi des chèvres : 2 « Pauvre bête ! lui dit-il, tu te trompes, ta mère n'est pas ici » 3 et il lui montra un troupeau de brebis paissant à l'écart. 4 « Je ne cherche point, répondit l'Agneau, celle qui conçoit quand il lui plaît, 5 qui porte pendant certains mois un fardeau qu'elle ne connaît pas, 6 et s'en débarrasse ensuite en le déposant à terre ; 7 mais je cherche celle qui me nourrit en m'offrant ses mamelles, 8 et qui, pour m'élever, dérobe à ses enfants une partie de leur lait. 9 — Cependant tu dois préférer celle qui t'a donné le jour. — Non, certes, répondit l'Agneau ; 10 savait-elle seulement si je naîtrais noir ou blanc ? 11 et quand elle l'aurait su, 12 elle ne m'a point rendu un si grand service puisque je suis un bélier, 13 attendant à chaque instant le couteau du boucher. 14 Lorsque ma mère a conçu, sa volonté n'y était pour rien ; 15 pourquoi la préférer à celle qui a eu pitié de moi 16 et qui m'accorde bénévolement des soins si touchants ? 17 C'est l'affection qui fait la parenté et non la loi de la nature. » | 1 Inter capellas agno balantiballanti canis : 2 « Stulte, inquit, erras ; non est hichaec mater tua » ; 3 ovesque segregatas ostendit procul. 4 « Non illam [p.43] quaero quae cum libitum est concipit, 5 deinde portat onus ignotum certis mensibus, 6 novissime prolapsam effundit sarcinam ; 7 verum illam quae me nutrit admoto ubere 8 fraudatque natos lacte, ne desit mihi. » 9 — Tamen illa est potior quaeque te peperit. — Non ita est. 10 Unde illa scivit niger an albus nascerer ? 11 Age porro fecisset cum crearer masculus. 12 Beneficium magnum sane natale dedit, 13 ut exspectaremspectarem lanium in horas singulas ! 14 Cujus potestas nulla in gignendogygnendo fuit, 15 cur hac sit potior, quae jacentis miserita est 16 dulcemque sponte praestat benivolentiam ? 17 Facit parentes bonitas, non necessitas. » |
18 L'auteur a voulu démontrer dans ces vers 19 que les hommes qui résistent aux lois cèdent aux bienfaits. | 18 His demonstrare voluit auctor versibus 19 obsistere homines legibuslegimus, meritis capi. |
Ĉio, kio nin disigas - Tout ce qui nous sépare
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Esti senigita de laboro estas malbeno. Tro ofte labori estas sufero, kiam
ĝi donas la senton, ke oni dronas en oceano da sensencaj, lacigaj kaj tro
multaj...
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