Le sort des hommes

Livre 4, Fable 17LE SORT DES HOMMES
Liber IV, Fabula XVIIDE FORTUNIS HOMINUM
Un homme se plaignait du triste état de sa fortune. Ésope, pour le consoler, inventa cet apologue. Cum de fortunis quidam querereturquaereretur suis, Aesopus finxit consolandi gratia :
Un navire était battu par une tempête furieuse ; l'équipage en pleurs ne voyait plus que la mort, lorsque soudain le temps change, redevient serein ; et le bâtiment, hors de danger, est poussé par des vents favorables. Les Matelots se livrent aux transports d'une joie excessive. Mais le Pilote, que le péril avait rendu sage, leur dit : « Il faut être modéré dans la joie, comme dans les plaintes ; 10 car la vie entière n'est qu'un mélange de douleurs et de plaisirs. » « Vexata saevis navis tempestatibus, inter vectorum lacrimas et mortis metum faciem ad serenam subito ut mutatur dies, ferri secundis tuta coepit flatibus nimiaquenimiaquae nautas hilaritate extollere. » Factus periculosis tum gubernator sophus : « Parce gaudere oportet et sensim queri, 10 totam aequequae vitam miscet dolor et gaudium. »

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